17ème siècle
1640 : La confrérie de charité (Les charitons remplissaient le rôle de pompes funèbres et aidaient les familles démunies) est relancée en 1640 à Saint-Pierre-d’Autils avec quatorze frères.
Au cours du 17ème siècle, les bâtiments conventuels du prieuré de Saint-Pierre sont construits dans le style encore visible actuellement, avec corniche moulurée.
La chapelle sud est ajoutée à l’église et le support des cloches est surélevé.
1662 : définition des droits de passage sur le bac entre Pressagny et Saint-Pierre.
1667 : l’abbaye de Jumièges connaît la décadence ; elle supprime le prieuré de Saint-Pierre-d’Autils dont les moines et les biens sont réunis à la mense conventuelle (revenus de l’abbaye).
1696 : Longueville comprend 185 taillables (personnes imposables).
Au cours des 17ème et 18ème siècles, beaucoup d’enfants venus de Paris ou Rouen sont mis en nourrice à Saint-Pierre-d’Autils.
18ème siècle
Au cours du 18ème siècle, beaucoup de jeunes filles de Saint-Pierre-d’Autils se marient avec des "horsains" (étrangers), ceci donne fin à une consanguinité généralisée dans le village et permet d’introduire des noms de famille nouveaux.
C’est au cours du 18ème siècle que le beffroi du clocher est surélevé : le toit pointu est rajouté.
1744 : la confrérie de charité de Saint-Pierre est renforcée.
1779 : le fief de Saint-Pierre-d’Autils (église et bâtiments conventuels) est vendu au duc de Bourbon-Penthièvre, troisième fortune de France, petit-fils de Louis XIV, seigneur gouverneur de Vernon et propriétaire du château de Saint-Just.
1789 : suite à la Révolution, les privilèges sont abolis et lors de la Constituante, les limites des communes sont définies, Saint-Pierre-d’Autils est divisé en six sections : Marâtre, Fournel, Bourgage, Longueville, Mestreville, Le Goulet. Des bornes limitatives sont implantées entre Saint-Pierre, Saint-Just, Saint-Marcel.
1791 : en juin, les biens de l’église (mobilier, trésor...) de Saint- Pierre d’Autils sont vendus.
En novembre, l’église apparaît trop petite pour la population de Saint-Pierre-d’Autils. Les confessionnaux sont supprimés, ainsi que le banc des seigneurs et une tribune du fond. Une porte est ouverte au pied du clocher ; une autre est fermée coté cour de ferme des anciens bénédictins.
1793 : la confrérie de charité est interdite par les révolutionnaires, sous la Terreur.
19ème siècle
1802 : an XI : les cuivres et objets en fer sont enlevés de l’église pour en faire des armes... Armée de la République oblige !
Pierre Riquier (dont la plaque mortuaire est posée sur le mur extérieur de l’église) est curé assermenté à la constitution civile du clergé. Un salaire est alors accordé aux curés.
- 12 nivôse : établissement d’un règlement pour les passages et utilisations des eaux du Fournel.
- 14 brumaire : un règlement de police municipale est édicté à l'intention des cabaretiers et aubergistes : interdiction de servir à boire et proposer des jeux pendant les offices divins, tenir un registre des gens logés, interdiction de servir à boire après 22 heures et enfin interdiction de jouer au ballon pendant les offices divins.
1804 : implantation de la Croix de l’Orme. C'est le calvaire situé en haut de la Blanche-Voie, au carrefour, en limite de Saint-Étienne-sous-Bailleul.
1805 - an XIV : la confrérie de charité de Saint Pierre d’Autils reprend ses activités.
1809 : restitution à la fabrique des biens aliénés.
1811 : la confrérie de charité comprend vingt et un frères (le bâton de confrérie encore exposé dans l’église témoigne de son existence).
1833 : le 2 novembre, la cloche est fêlée et remplacée par trois cloches fondues à Vesly :
- "Stéphanie" donnée par Morel, propriétaire à Saint-Pierre-d’Autils et sa femme Stéphanie. (Diamètre de la cloche : 90 cm, hauteur 88 cm, 381 kg, sol 3),
- Aglaé » donnée par Alexandre Nicolas Lopes, propriétaire à Saint-Just et sa femme Aglae. (Diamètre 99 cm, hauteur 90 cm, 537 kg, fa 3),
- Une troisième cloche qui sera fêlée.
1856 : le 28 septembre, elle est remplacée par "Louise Napoléone", coulée à Paris, donnée par Louis-Napoléon Suchet, deuxième duc d’Albufera, fils du célèbre maréchal Suchet couvert d'honneur sous Napoléon, propriétaire du château de Saint-Just (diamètre 110 cm, hauteur 103 cm, 793 kg, mi 3).
1833 : un service de poste aux lettres est reconnu utile à la commune, une boîte aux lettres est installée. Un projet de service télégraphique est étudié.
1840 : le 15 novembre, un cantonnier paraît nécessaire pour l’entretien des chemins.
1843 : ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen.
1849 : acquisition de la maison voisine de l’église pour l’école, le logement de l’instituteur et la mairie avec ajout d’un portail sur la rue.
La fabrique de la paroisse acquiert le bout de terrain devant l’entrée de l’église pour y établir un porche.
1850 : le portail nord du 15ème siècle est muré pour permettre de rajouter des bancs à l’intérieur de l’église ; un portail est ouvert au fond de l’église, avec suppression de la tribune. Une "chambre" est construite pour les charitons (prés de la Poste actuelle, face au porche ; une pierre gravée indique encore aujourd’hui : "fait par la Charité de St Pierre par Porquerel entrepreneur, le 26 mars 1850".
1851 : naissance de Louis-Émile Décorchemont (1851-1920), sculpteur statuaire qui a réalisé la fontaine monumentale qui trône à Évreux devant la mairie. La tombe de cet artiste se trouve dans le cimetière. Son fils, François, deviendra un maître verrier célèbre. Á partir de 1909, tout en maintenant sa production de pâte de verre fine, François Décorchemont s'engage dans l'expérimentation d'une nouvelle technique de moulage. Avec l'aide de son père, Louis-Émile Décorchemont, collaborateur de Jean-Léon Gérôme et professeur de sculpture à l'École nationale des Arts décoratifs de Paris, il entreprend d'adapter au verre le procédé de la fonte à cire perdue. Parallèlement il expérimente une nouvelle composition de pâte vitrifiée assurant transparence et lumière. Certaines de ses œuvres sont exposées au musée d'Orsay. François Décorchemont conçoit également des verrières très lumineuses, comme celle de l'église de Gaillon ou de Pacy-sur-Eure ; la verrière de l'escalier d'honneur de la mairie de Vernon est remarquable.
1852 : c'est le Second Empire. Á Paris, le baron Haussmann entreprend de grands travaux ; sont construits des égouts, le gaz, l'eau sont installés, des espaces verts sont créés, les grands magasins naissent... nous sommes en pleine révolution industrielle ! Saint Pierre d'Autils connaît des changements.
1853 : il est décidé que les filles iraient à l’école des sœurs à Saint-Just. La loi Falloux en 1850 rend obligatoire pour les communes de plus de 800 habitants de créer une école pour filles. Notre village n'entrant pas dans ce cadre, les filles continuent d'aller à Saint-Just.
1857 : 20 décembre, création d’une commission de surveillance des eaux.
1861 : de gros travaux sont achevés dans l’église, des pierres remplacées, les contreforts renforcés, un nouveau portail construit, les voûtes en charpente avec voliges et lattes enduites de plâtre, le sol carrelé, l’autel renouvelé.
Le chemin de la Blanche-Voie est élargi.
Des travaux sont effectués sur la fontaine du Fournel.
1862 : le bac de Saint-Pierre à Pressagny-l'Orgueilleux est toujours en activité.
Création d’une subdivision de sapeurs pompiers à Saint-Pierre.
1867 : Morel lègue 1 000 francs pour créer une bibliothèque communale.
1868 : construction d’une canalisation pour donner l’eau à Mestreville.
1875 : 22 août : une police d’assurance est signée avec l’Urbaine pour couvrir les bâtiments communaux.
1877 : 31 mars : création d’une société de secours mutuel en faveur des pompiers et dotation de tenues pour les 38 hommes de la compagnie.
1878 : un nouveau règlement est édicté pour la confrérie de charité.
14 novembre : décision d’un bac plus important entre Saint-Pierre et Pressagny pour permettre la desserte des îles, les échanges de fourrage et de vin avec le Vexin, en évitant le détour par le pont de Vernon ou le bac de Port-Mort.
1879 : démolition des bâtiments de la ferme voisine de l’église, création de l’actuelle place publique, plantation de tilleuls, et transfert de l’ancien cimetière au pied de l’église vers le nouveau cimetière actuel.
1886 : 11 juillet : des travaux sont réalisés pour une canalisation du Fournel à Mestreville.
1887 : la loi Ferry du 10 avril 1867 impose une école de filles dans toute commune de plus de 500 habitants. Or Saint-Pierre comprend 659 habitants et les filles de Saint-Pierre manquent souvent l’école de Saint-Just trop éloignée. Une école de filles est ouverte pour la rentrée.
1895 : 15 août : la canalisation du Fournel dans la Haute-Marâtre est réalisée.
1898 : 13 novembre : une halte de train est demandée au Goulet.
Saint-Pierre-d’Autils comporte, à cette époque, cinq moulins à blé et un moulin à plâtre grâce à la fontaine du Fournel, une fabrique de moutarde; la culture du chanvre est répandue, celle de la vigne continue : le cailloutin devient le vin local, c'est dire s'il est âpre !
La population de Saint-Pierre-d’Autils a évolué ainsi :
- 1808 : 620 habitants
- 1870 : 737 habitants
- 1883 : 660 habitants.